Yépa !! (article signé par Vincent)

Publié le par Andju et Ben

 



Une fois n’est pas coutume, ce n’est ni Angéline ni Benjamin qui écrit l’article du jour, mais seulement Vincent, qui, tout juste débarqué d’un Bordeaux frisquet voire carrément polaire, découvre avec l’aide de ses hôtes, les splendeurs caribéennes. C’est les vacances, c’est la fête, l’ambiance, tout ça, on rigole.

Me voilà donc fraîchement (mais je devrais dire « chaudement ») atterri en Gwada, laissant derrière moi les -9°C parisiens, et la grisaille métropolitaine de ces derniers jours. Après une journée de pas moins de 33 heures sans sommeil (l’excitation et les préparatifs de dernière minute n’ayant laissé quasiment aucune place au repos) et une augmentation de 30°C dans la journée entre le départ et l’arrivée, c’est sous la moiteur tropicale que j’ai retrouvé nos deux jeunes exilés.

Là, on peut dire qu’on plonge carrément dans l’ambiance du coin : sur le chemin du retour, radio créole passant 98% de zouk (les 2% restant, c’est du Goldman… et encore, c’est « A nos actes manqués », véridique !), entre les chiens écrasés sur le bord de la route, les remorques arrêtées sur le bord de la route pour vendre ignames, cocos et z’autres productions typiques, les piétons sereins qui se baladent sur la deux fois trois voies, on se sent vite ailleurs.

Ca semble une évidence à dire, mais même les gens vous paraissent fondamentalement différents : les embouteillages que l’on a rencontrés en rentrant de l’aéroport était dûs à l’enterrement de la gloire locale du football. Le pauvre homme était mort écrasé par son bœuf. Si, si.

Un fou rire plus tard, c’est le premier contact avec la cuisine du coin : Ange, en cordon bleu accompli, décide de m’initier au gratin de banane à la morue. Il s’ensuivra tout un tas d’aventures semblables et surprenantes dans les jours qui viennent plus tard, mais à chaque fois, je dois confesser que c’était vraiment excellent. Et même les légumes. J’en ai même repris, c’est vous dire (prouesse).

Si je devais énumérer pêle-mêle tout ce qui a suivi en termes de découvertes, je devrais y passer la nuit, mais disons qu’en peu de temps, j’ai pu devenir l’ami des perroquets, cramer allègrement au soleil, plonger avec les pitits poissons, voir mon frère en atomiser un à la chasse sous-marine, voir mon frère culpabiliser d’en avoir atomiser un à la chasse sous-marine, devenir le roi des épices sur le marché du Moule, prendre un narguilé sur la terrasse bercé par le cri-cri des grillons les doigts de pied en éventail à la nuit tombée, lever un sourcil interrogateur en essayant de comprendre plus de trois mots de créole à la suite, apprendre à reconnaître un coco d’un palmier (bien que l’explication de Benjamin me semble encore un peu fumeuse), road-tripper en Basse et Grande-Terre, croiser un barracuda (faisais pas le fier), rencontrer la moitié de l’équipe pédagogique du collège, découvrir que la marque de préservatif du coin s’appelle les préservatifs « Bois bandé », arpenter les corniches et falaises du nord, du sud, de l’est à l’ouest, goûter les fameux sorbets coco vendus sur la plage et le nez aux embruns, croquer de la canne à sucre pure, boire du rhum vieux quinze ans d’âge chez le couple le plus accueillant en Basse-Terre, me faire appeler « Bébé » par la maîtresse de maison du couple le plus gentil en Basse-Terre (j’en ai rosi jusqu’au bout de mes oreilles), prendre une cuite mémorable avec une psychiatre chez Maher le sympathique patron de la « cabane créole », me faire anémier par la moitié des moustiques de l’île (ils se sont passés le mot ou quoi ?), découper en plein de petits morceaux un énooOoorme scolopendre vilain…

Que d’aventures ! Que d’aventures ! En tout cas, ce qui est sûr, c’est que côté accueil, ça le fait : ils ont même organisé une grève générale sur l’île pour profiter de ma présence. Sympa, non ? Galère d’essence et de fournitures diverses à prévoir, mais ça devrait gérer.

Quoiqu’il en soit, y a pas à dégoiser, ici, c’est beau, vraiment beau. Il y a tellement de choses à voir et à faire que pour en profiter, je pense qu’il faudra que je revienne (mais je n’ai pas encore annoncé ça à mes hôtes) ! Car oui, mon côté farniente m’empêche aussi d’être trop actif, hein, on a une réputation à conserver tout de même !

Allez, je rends le mic’ à l’un ou l’autre de nos antillais, et vous dis à très vite !


Publié dans Journal de bord

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