Lambi mon ami

Publié le par Andju et Ben




Aujourd’hui je vais vous faire un article sur le Lambi, ou, comme l’appellent Wikipédia et les scientifiques, le Strombus Gigas. Aux Antilles, il est fameux pour deux raisons : premièrement, cela se vend aussi cher que la langouste dans les restaurants car il paraît que c’est délicieux (NB : dans un restaurant, évitez quand même d’utiliser le terme Strombus Gigas, ça fait snob) ; deuxièmement, sa coquille sert de base à beaucoup de décorations et de bijoux.

 

Je ne m’étendrai pas trop sur l’aspect gastronomique de la chose, car je n’en ai goûté qu’une fois et qu’alors, je n’y ai pas trop fait attention. Il me semble que c’est malgré tout assez bon (encore que l’assaisonnement fasse tout à mon avis) et que ça se rapproche du calamar au niveau de la texture. Je me permets quand même de faire remarquer que, comme souvent, mieux vaut ne pas s’arrêter à l’aspect visuel de la bête, dont on peut dire qu’il est assez dégueulasse. La pêche du Lambi étant strictement encadrée (elle ne peut être accomplie que par des professionnels et pendant une certaine période), il y a de fortes chances que celui que l’on vous sert à table soit importé.

 

Une fois que l’on a extrait l’animal, il nous reste la coquille (percée d’un petit trou sans lequel il est très difficile de retirer le Lambi, qui est accroché au fond).

 

Wikipédia nous dit qu’elle est « constitué[e] de microcristaux de carbonate de calcium sous forme d'aragonite inclus dans une matrice protéique. Elle est extrêmement solide (beaucoup plus que de simples cristaux d'aragonite) du fait de son architecture composée de couches de lamelles entrecroisées, ce qui permet la dissipation de l'énergie des chocs dans des microfissures qui ne se diffusent pas ».

 

C’est très bien mais encore ? Je vous renvoie à la photo jointe pour vous faire une idée de la chose. Ca vous dit quelque chose ? Oui, bien sûr, vous avez déjà aperçu ces beaux coquillages sur le buffet d’une quelconque grande tante ! Eh bien maintenant vous savez que ce sont des Lambis. Pour la photo, j’ai rangé les coquilles selon le stade de leur croissance. Le premier à droite est un lambi juvénile : plus petit, dépourvu de piques, il n’a pas non plus tout à fait les mêmes couleurs que les adultes (la lèvre intérieure a des tons vert). Au milieu, le Lambi « adolescent » pour ainsi dire : très coloré, de taille moyenne mais aux piquants très développés, assez fragile par contre. Enfin, à gauche, le Lambi adulte a grossi, il est très solide, et sa coquille s’est développée en une sorte d’éventail qui couvre l’orifice principal. Il peut vivre 20 ans ainsi.

 

Le coquillage se trouve facilement sur les plages (la plupart du temps en mauvais état), mais il est demandé de ne pas les ramasser. On le retrouve malgré tout souvent en décoration de maison, de portail ou même de rond-point ! Ses couleurs rougeoyantes ou rosées en font un composant très apprécié pour les bijoux. Scié au niveau de sa pointe, il se transforme également en une sorte de corne de brume traditionnelle des Antilles (Ange et moi nous sommes d’ailleurs essayés à cet instrument bizarre : il reste du boulot !).

 

Attention cependant si vous venez en vacances : bien que les coquilles soient trouvables partout, et même vendues le long des plages, l’exportation en est interdite. Cela veut dire qu’à Orly, si l’on vous trouve avec un Lambi dans le sac, vous aurez au mieux une leçon de morale, au pire une amende !... et que votre grand tante est peut-être une hors-la-loi.

 

PS : J’ai quand même été vérifier sur le site des douanes : un article un peu perdu (donc peu connu) autorise le transport de 3 Lambis maximum par passager, à condition qu’ils soient adultes et qu’ils aient été pêchés par un professionnel (qu’ils soient donc « troués »).

 

 

Publié dans Z'animos

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C
vraiment interessant!
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