J'ai vu les rochers d'un peu trop près...
Pour finir 2008 en beauté je me suis faite une bonne frayeur ! Attendez que je vous raconte.
Pendant les vacances, Martin (le fils de Brigitte et Thierry) et sa copine Janey, avaient organisé un après-midi kayac. L’idée vraiment sympa, était d’en louer pour une durée de 3 heures, afin de rejoindre un îlet dans la réserve Cousteau, et de profiter des fonds une fois là-bas. On les a donc retrouvés, ainsi que Charlotte, pour le pique-nique sur la plage de Malendure (plage de sable noire en Basse-Terre), et on s’est équipé pour l’aventure. Des bidons hermétiques nous ont été remis, permettant d’y ranger nos serviettes et quelques vivres, on ne sait jamais ! Après une longue hésitation car le beau temps n’était vraiment pas au rendez-vous, on a fini par se décider à voguer, mouillés pour mouillés ! Pas de moniteur pour la sortie, la personne qui s’occupait des kayacs nous a donné quelques infos et nous a remis une petite carte de l’îlet, avant de mettre les bateaux à l’eau. La traversée a pris une bonne demi-heure, ça fait les muscles ! J’ai trouvé ça plutôt chouette, d’autant plus que je me suis retrouvé sur un biplace avec Charlotte, Ben, seul, a trouvé plus difficile, et je veux bien le comprendre (note de l’intéressé : trop aimable !). Une fois arrivé sur l’îlet Pigeon, on a « garé »les kayacs, enfilé masque, palmes et tuba, et nous voilà partis à observer les poissons. Franchement, le spectacle a été magnifique…jusqu’au drame ! Pas trop habituée à nager et à snorkeler, j’ai commencé à fatiguer au bout d’un quart d’heure, mais comme on avait décidé de contourner l’île pour rejoindre une petite plage de l’autre côté, il n’y a avait pas moyen de s’arrêter quelques instant sur le bord. Sur les conseils avisés de Ben, j’ai gardé mon tuba en bouche, et continué à observer les fonds. Mais voilà que m’étant probablement un peu trop rapprochée de la rive, je me suis faite embarquer par le ressac. Martin, Jen et Charlotte étaient un peu plus loin, fascinés par leur exploration, et ne pouvaient me voir. Par contre Ben, juste derrière a tenté de m’attraper, mais s’est lui aussi fait prendre par une vague. Il a donc compris qu’il valait mieux s’éloigner rapidement du bord. Prise dans le courant, j’ai été projetée par trois reprises dans les rochers. Flippant, d’autant plus que je ne pouvais rien faire, seulement espérer ressortir entière ! A un moment j’ai enfin pu m’agripper à quelques roches, remonter en speed et enlever mon équipement (dans ces moments-là les palmes, sont plus un handicap qu’autre chose !). Ben me voyant sur le bord, m’a fait comprendre d’atteindre la petite plage afin de les rejoindre. A première vue, je saignais à plusieurs endroits et une boule apparaissait au bas du ventre, mais je n’avais qu’une idée en tête : rejoindre le plus vite possible le reste du groupe. Vu comme j’ai galopé et escaladé les rochers et les arbres car il n’y avait pas de chemin tracé, je me suis déjà rassurée en pensant que je n’avais rien de cassé. Ca y est, me voilà sur la petite plage ! Je peux apercevoir les autres qui semblent émerveillés par la plongée mais je ne souhaite qu’une chose, que Ben me rejoigne et que l’on rentre au plus vite ! Toute grelottante, égratignée et avec quelques douleurs, je ne suis vraiment pas rassurée. Ben parvient alors à m’atteindre, mais m’ayant vu remonter sur la rive comme un singe, il pensait que ça allait. Dans l’état dans lequel il me trouve, il comprend rapidement que ça ne va pas. Non loin des kayacs, on se dépêche de regagner Malendure avec un biplace…mais les conditions météo ne nous aident pas. Vent de face avec bourrasques, grosse averse, mais on s’accroche et on se soutient ! De retour au bord plus tôt que prévu, je n’ai toujours pas réussi à me calmer, mes jambes tremblent toutes seules et je frissonne. Ben tente de me réchauffer et de m’apporter un peu de réconfort, mais ce ne sera que plus tard dans la soirée que ça ira mieux. Brigitte et Thierry n’habitant pas très loin de là, on est passé chez eux prendre une bonne douche et se réchauffer. Martin, Jen et Charlotte sont rentrés un peu plus tard ; ils n’avaient pas compris ce qui s’était passé. En revanche en restant là-bas, ils sont tombés sur un énorme banc de petits poissons et quelques tortues, chouette. Invités à rester manger un succulent cevitce de poisson le soir, je n’ai qu’à moitié profité du repas, car j’étais toujours un peu inquiète concernant mon état de santé. J’ai peut-être psychoté, mais je me suis même renseignée pour les médecins de garde, et le soir on a dormi chez Charlotte (au cas où, c’était plus proche du CHU !).
Aujourd’hui je peux vous rassurer…bien plus de peur que de mal. J’ai bien gardé des égratignures qui donneront de belles cicatrices (souvenir, souvenir !), des courbatures aux abdos pendant une bonne semaine, une jolie plaie au bas du ventre (qui m’a donné l’occasion de testé des matériaux de pansements, ça sert d’être IDE !) et des hématomes, mais rien de grave. Ben s’en est aussi sorti avec quelques jolies griffures dans le dos. Par contre, je reconnais m’être fichue une belle trouille, et à Ben aussi. Lui qui plonge plus souvent, la mer ne lui semble pas hostile mais plutôt apaisante, mais il a pris un peu plus conscience du danger. C’est malheureusement avec ce genre d’évènement qu’on se rend compte qu’on est bien peu de choses et que la vie ne tient qu’à un fil…alors profitons-en un max en cette nouvelle année qui commence! Meilleurs vœux à tous, je vous souhaite que du bonheur, et d’être en pleine forme !
